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L´Equateur vu par une expat !

25 avril 2015

La Minga del Penco... Ou comment planter des agaves.

Et coucou les mignons !

 

Me revoilà, et cette fois-ci pour vous raconter un peu ce que j'ai fait dans mon travail ! Bon, je dis travail mais en fait les "Mingas" (travail communautaire) sont faites sur notre temps libre (le samedi) et de manière totalement bénévole.

L'idée de planter des agaves a germé il y a plusieurs mois, voire années, dans la tête d'Edison (mon chef-collègue) et de ses accolytes (entre autres, Christian Pratt chercheur français spécialiste des agaves au Mexique, et German Trujillo chercheur Equatorien spécialiste des sols et de leur gestion durable). Pourquoi planter des agaves ? Jusqu'ici, INDESLAE (notre microentreprise) produit du jus, du miel et de l'alcool (sorte de Tequila equatorien (oui, Tequila est un nom masculin à l'origine...), même si le processus de fabrication est différent) à partir du TZAWARMISHKI, ou jus d'agave (en kichwa agave se dit "TZAWAR" mais on l'appelle aussi couramment PENCO ici,  et "MISHKI" signifie jus). Le tzawarmishki est récolté par les agricultrices des communautés, qui l'extraient des agaves autour de leur maison, et le revendent ensuite à NOUS. Ca, c'est pour la théorie, du moins c'était vrai il y a quelques années. Sauf qu'aujourd'hui, les agricultrices se déplacent de plus en plus loin de leur maison pour trouver des pencos matures, elles peuvent marcher jusqu'à plus d'une heure !!!

En effet les agaves sont des plantes qui, une fois matures, fleurissent et meurent. La récolte du jus d'agave ne peut donc se faire qu'une fois dans la vie d'un agave, c'est à dire une fois tous les 8 à 10 ans !!! Si les agricultrices récoltent, mais qu'elles ne plantent pas d'autres agaves, elles vont donc de plus en plus s'éloigner de chez elles pour récolter, et vont à terme éradiquer les agaves dans leur communauté. D'où l'importance de replanter les jeunes agaves.

Les samedis 11, 18 et 25 avril étaient donc dédiés à la plantation d'agaves dans 3 communautés différentes : Pitaná Bajo, Santa Marianita de Pinguilmí et Pambamarquito. Ces Mingas se sont organisées avec l'appui de la municipalité et du Conseil Provincial, et en partenariat avec les classes de seconde (je crois) du Lycée Ascazubi. Chaque samedi, nous sommes donc arrivés dans les communautés avec les lycéens, des professeurs de l'université de Quito, des représentants de la mairie et du conseil provincial, et les personnes de la communauté.

COMMENT SE DEROULE UNE MINGA?

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Tout d'abord le fonctionnement global : on se répartit en plusieurs groupes. Certains vont récolter les jeunes agaves ("HIJUELOS") dans la communauté. Le reste des personnes qui travaillent sur place (sur le terrain choisi pour la pépinière) se répartissent entre ceux qui font le

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mélange de terre (

DSC_1610la CANGAHUA est le sol que l'on trouve dans ces communautés. C'est un aggrégat de cendres volcaniques indurées, et c'est un sol mort, sans vie. Il faut donc le mélanger avec du terreau, ou de la terre noire riche en matière organique et en microorganismes), ceux qui taillent les jeunes pousses (qui ont, soit dit en passant, entre 1 et 3 ans déjà)

 et ceux qui les mettent dans des sacs plastiques remplis de terre. 

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L'objectif est de semer à la prochaine saison des pluies, les jeunes agaves restent donc en sacs jusqu'en septembre.

La première minga était assez mal organisée, surtout pour l'encadrement des lycéens. Oui parce que comme c'est quand même des gros branlos, dès qu'ils ont une occasion de rien f**tre ils la saisissent (on pourrait même croire qu'ils ont un radar pour détecter ce genre d'occasions). Donc quelques lycéens ont bien travaillé, le reste bofbof. En revanche, dès que les habitants de la communauté sont arrivés (les lycéens étaient déjà partis, vers midi) le boulot a été fait avec une efficacité incroyable, chaque communero devant "planter" 20 agaves. Nous avons réussi à planter 648 agaves ce jour là.

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Pourtant pour moi c'était la 2ème minga qui était la mieux réussie. Pourquoi? Parce que les étudiants étaient mieux encadrés et mieux organisés, mais surtout parce que la communauté a travaillé main dans la main avec les jeunes, et ça faisait vraiment plaisir à voir. Chacun avait sa place, son rôle. Et pour couronner le tout, les terrain qui avait été choisi pour la pépinière était vraiment beau ! Pour ma part, j'étais arrivée EQUIPEE, avec gants, casquette (de grand père <3), bottes, sécateurs et crème solaire ! Je ne me suis donc pas piqué les mains sur les épines des agaves, et je n'ai pas non plus pris de coup de soleil...! Seul point noir de la journée : certains jeunes se sont barrés boire des bières, ce qui a conduit le recteur à suspendre la minga du 25 avril. Vraiment dommage de mon point de vue, car au lieu de pénaliser les 5 clowns qui ont fait n'imp, ils pénalisent l'ensemble des étudiants, et nous par la même occasion puisque 107 étudiants c'est une sacrée main d'oeuvre ! LE point positif pour nous : avec 4 fois moins de personnes de la communauté (une 20 aine contre environ 80 pour la première semaine) nous avons dépassé les 700 agaves plantés !

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Dernière minga, moi j'avais la grippe donc je n'y suis pas allée ^^...

 

Voilà pour un premier aperçu de ce que j'ai fait ici. Et NOUDOUDIOU, ça fait du bien de mettre les mains dans la terre ! 

 

BISOUS !

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13 avril 2015

Une arrivée tourmentée !

 

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Et coucou les mignons !

 

Me voilà en Equateur, et ce ne fut pas sans mal ! Après la poignée de la valise qui casse en arrivant à Lyon, et la borne de check-in qui foire à Saint Exupéry, je suis finalement partie, malgré les grèves (60% des vols annulés) et les pilotes suicidaires... 

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Vol avec 3 escales : Frankfurt, Santo Domingo, Panamá. C'est passé assez vite, malgré un avion un peu pourri pour le vol transatlantique : les écouteurs payants (et moi j'en ai pas SNIF), et un seul film en accès gratuit, tout le reste payant. Du jamais vu, mais bon c'est du low cost, faut s'adapter. Donc stratégie d'adaptation : dormir. Bon, le sommeil d'avion n'est pas des plus réparateurs, et est assez mouvementé, mais finalement 5h de sommeil ça fait du bien !

 A Santo Domingo je fais la connaissance de Pablo, Quiteño de souche et qui vit en Hollande depuis 2 ans ! On a beaucoup discuté et le reste du voyage est passé très vite -malgré un pépin de valise pour lui à Panama, mais qui s'est finalement résolu avant le départ, OUF ! (Je tiens à dire que le fait que j'ai demandé à ma petite étoile -oui, j'ai une petite étoile qui veille sur moi- de l'aider a certainement beaucoup joué dans le dénouement heureux de ce petit incident). 

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Donc arrivée à Quito à 11h37 à l'aéroport, toute contente bien sûr vous imaginez tous ma tête de niaise avec mon grand sourire béat que j'arrivais pas à effacer même en passant le poste de migration. Mais finalement je l'ai perdu assez vite, puisqu'en attendant les bagages, pas de valise. Pas de valise. Toujours pas. Y'a plus que 2 personnes qui attendent leurs bagages, toujours pas de valise. AAAAH y'a plus personne et toujours pas de valise ! Donc bon, on passe voir le monsieur-qui-s'occupe-des-bagages et il nous fait une demande de recherche de bagages. Je lui donne mon numéro (bonne nouvelle : mon téléphone équatorien fonctionne sans problèmes ici ! J'ai même pas eu à racheter de puce ^^ génial) et puis on passe la douane, avec Pablo qui m'a fidèlement accompagnée dans mes déboires. Puis du coup, comme on dit jamais 2 sans 3, eh ben bim, encore une merde en passant la douane ! Eh oui parce que en bon equatorien il revient au pays avec des trucs à revendre (des parfums en l'occurrence). Résultat, avec les nouvelles lois d'immigration mises en place par Correa, il se fait sucrer 18 parfums à la douane ! Mais ça prend surtout beaucoup de temps, et on sort de l'aéroport il est déjà 14h30....

Sa soeur, qui est venue le chercher avec son nouveau né, son fils de 5 ans, une copine qui est aussi avec son fils a peu pres du même âge, et un pote à Pablo, accepte de me déposer à Quito ! Oui, nous sommes donc 8 dans la voiture, dont un gamin qui a la gastro. J'aime cette ambiance conviviale, on est tous proches les uns des autres, bon un peu trop même pour le coup ! ^^ 

40 minutes de métro plus tard je suis au terminal de bus, 1h45 plus tard je suis a Cayambe, et me voilà toute contente, sans valise mais avec toujours a petite étoile ! Je rencontre des copains en route, qui m'aident à retrouver l'adresse et le numéro d'Edi (mon chef) et finalement tout ça se finit autour d'une bière (pas bonnes bien sûr, et les bières se boivent à coup de 75 cl ici) avec Miguel, Jesus et Angel. Traquilou quoi. 

On finit par passer chez Edi pour que je dépose mes affaires là bas. Et puis moi je pars retrouver les copains !!!! OUIIIII ! =) Armando, et puis Will et Pablo, Geova, on se retrouve tous dans la maison des frangins et puis encore une petite bière. Comme il y a des potes de Will qui sont là et qui chantent beaucoup trop fort pour mes oreilles fatiguées, je finis par rendre les armes et Armando me raccompagne à la maison.

 

DODO ! 

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  • Un apercu au jour le jour de la vie équatorienne au quotidien, de la vie d´une ingénieure agronome perdue dans les communautés sur les pentes du volcan Cayambe, d´une francaise partie fabriquer de l´eau de vie d´agave pour changer le monde a sa facon...!
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